Les masques : l'option B

Dans la crise sanitaire grave que nous subissons le gouvernement définit les mesures à prendre après concertation avec les scientifiques. Le rôle de chacun est bien distinct et mis à part un cas particulier du côté de Marseille, chacun est à sa place. La gravité de la situation incite à cette discipline salutaire pour tous. Les décisions à prendre ont aussi leur part de politique. Ce n'est pas la politique à laquelle nous sommes habituées qui serait de manœuvrer face à des partis d'opposition ou des syndicats sous le regard des électeurs mais de conduire une nation dans un combat contre une pandémie. La difficulté est d'imposer des contraintes, des restrictions de liberté, pour lutter contre un ennemi invisible, et ainsi sauver des vies. Dans les décisions et les discours, il y a toujours plusieurs options, et rarement une qui fasse l'unanimité et qui n'ait que des avantages.

Dans ce contexte le problème d'une pénurie des masques s'est posé dès les premières heures.

Puisque la gestion de cette pénurie fait encore l'objet de nombreuses et virulentes critiques, imaginons une autre option choisie par le gouvernement qui nous aurait exposé la situations en disant : Nous sommes face à une maladie qui va faire des dizaines de milliers de morts, le moyen de protection principal est le masque, mais nous n'en aurons pas pour vous avant deux mois.

Pour imaginer ce qui aurait pu se passer, il faut se rappeler les faits et réactions qui ont pu être observé dans les jours précédant le confinement. Des rayons de produits alimentaires vidés, des séances de pugilat, au rayon du papier hygiénique. Ces comportements irrationnels, certes marginaux créent une crise dans la crise et il est bien dans la mission des politiques de les anticiper. Le comportement citoyen, altruiste, de 90 % de la population, n'est pas une garantie, le comportement égoïste de 10 % peut déstabiliser et faire boule de neige.

« Ils nous ont menti ». Est-ce mentir que de ne pas dire que les masques sont un moyen de protection très efficace alors qu'on ne connaît que très peu les mécanismes de la contagion et qu'on sait par contre que le masque seul, ne protège pas.

Une chose est sûre, il fallait des masques pour les soignants sous peine de voir le système de santé s'écrouler. Il fallait donc gérer cette pénurie en maîtrisant la distribution aux plus exposés, sans faire de privilégiés.